10 mois après l’interruption de mon expatriation à Hong Kong, il est temps que je vous donne mon opinion sur le PVT à Hong Kong. Mais comme je veux être la plus objective possible et ne veux pas éventuellement décourager de futurs candidats, j’ai demandé à 4 français provenant de domaines distincts de revenir sur leurs expériences du PVT et de nous livrer leurs conseils.


Qu’est-ce que le PVT ?

Le Permis Vacances Travail, plus couramment appelé Working Holiday Visa – parce qu’on est bilingue – est un visa temporaire permettant à qui veut de voyager et travailler dans un pays (hors Union Européenne).

Les destinations les plus populaires sont sans aucun doute l’Australie, le Canada et la Nouvelle-Zélande. Mais ces dernières années, la France a signé des accords avec d’autres destinations telles que la Corée du Sud, le Mexique, Taïwan et l’Uruguay pour les derniers en date.

J’ai fait un rapide récapitulatif des quotas, de l’âge requis pour prétendre au PVT, de la durée et du coût. Ça vous donne un peu une idée des possibilités qui s’offrent à vous.

  Quotas Age Durée Tarif
Argentine – 2011 700 18 – 30 ans 12 mois Gratuit
Australie – 2004 Aucun 18 – 35 ans 12 mois renouvelable 12 mois 260 €
Brésil L’accord signé en 2013 n’est toujours pas entré en vigueur.
Canada – 2013 7 700 18 – 35 ans 24 mois 150 €
Chili – 2015 300 18 – 30 ans 12 mois 115 €
Colombie – 2015 300 18 – 30 ans 12 mois Gratuit
Corée du Sud – 2016 2000 18 – 30 ans 12 mois Gratuit
Hong Kong – 2014 500 18 – 30 ans 12 mois 20 €
Japon – 1999 ! 1500 18 – 30 ans 12 mois Gratuit
Mexique – 2016 300 18 – 30 ans 12 mois 35 €
Nouvelle-Zélande – 2000 Aucun 18 – 30 ans 12 mois renouvelable 3 mois 130 €
Russie – 2011 500 18 – 30 ans 4 mois extensible à 12 mois Gratuit
Taïwan – 2016 500 18 – 30 ans 12 mois 86 €
Uruguay – 2016 300 18 – 30 ans 12 mois 60 €

Les chiffres donnés concernent les Français uniquement. Les accords n’ont pas été signés en même temps pour le Canada et la Belgique et les quotas, l’âge requis ou encore le tarif ne sont pas toujours les mêmes. Vous trouverez toutes les informations sur le site Pvtistes.

Comment l’obtient-on ?

Les conditions d’obtention sont définies pour chacun des accords avec les États partenaires mais sont relativement similaires. Grosso modo ce sont les suivantes :

  • Ne pas avoir bénéficié du PVT dans le pays en question à l’exception de l’Australie (sous certaines conditions)
  • Être âgé de 18 à 30 ans au moment de la demande du visa à l’exception du Canada et récemment de l’Australie (de 18 à 35 ans)
  • Ne pas être accompagné d’enfants à charge
  • Être titulaire d’un passeport français en cours de validité
  • Être en possession d’un billet de retour ou avoir les ressources financières pour s’en procurer un
  • Disposer de ressources financières nécessaires pour subvenir aux besoins de début de séjour. Le montant minimum est fixé chaque année par les États signataires et varie en fonction des pays. Il était de 25 000 HDK, soit 2 870 euros pour Hong Kong lorsque j’ai fait ma demande en janvier 2016
  • Justifier de la possession d’une assurance privée couvrant tous les risques liés à la maladie, la maternité, l’invalidité, l’hospitalisation, le rapatriement et ce, pour la durée du séjour

Pourquoi un PVT à Hong Kong ?

Le PVT c’est LA solution pour un voyage longue durée sans avoir à craquer toutes ses économies car il vous permet d’alterner travail et voyage. C’est aussi la solution pour acquérir une expérience professionnelle « internationale » dans votre domaine d’activité. MAIS dans mon cas, le PVT à Hong Kong ne m’a ni permis de voyager, ni de travailler dans mon secteur. #fail

Comme je l’ai déjà expliqué dans mon article relatif au changement, bien que ces expériences professionnelles aient été marrantes, enrichissantes, fatigantes, elles ne me permettaient pas de vivre dans la ville la plus chère du monde. Il fallait que j’effectue 30 heures de service par semaine pour payer seulement mon loyer. J’enchainais donc les heures et parfois les services, coffee shop la journée, restau-bar le soir, soit plus de 12 heures par jour. Une fois, j’ai même travaillé 17 jours consécutifs. Ce n’est pas grave en soi, mais c’est éreintant 😐.

Je me suis peut-être et sûrement mal renseignée avant de partir. J’avais imaginé travailler un ou deux mois et sauter dans un avion pour 10-15 jours. Je pensais visiter la Birmanie, le Japon, l’Indonésie, Taïwan… ah ah, quel optimisme 😅. Je n’avais ni le temps, ni l’argent et pouvais à peine profiter de Hong Kong. Bref, ce n’était pas l’idée que je m’étais faite du PVT.

Mais les expériences sont différentes. C’est pour cela que j’ai réuni plusieurs témoignages qui vous convaincront, ou pas, de tenter le PVT à Hong Kong. De mon point de vue, Hong Kong s’adresse surtout aux PVTistes sédentaires qui veulent acquérir une expérience professionnelle d’envergure internationale et/ou sur le marché asiatique. Je vous laisse découvrir les témoignages de 4 PVTistes, provenant de 4 domaines distincts.

 

TÉMOIGNAGES


Amina, 29 ans
Étude : diplômée d’un Master en Marketing, spécialisation en marketing stratégique & international
Dernier emploi : Responsable Marketing International pour une multinationale française de textile (3 ans)

 

As-tu recherché un job dans ton domaine en arrivant à HK ? Si non, vers quel domaine t’es-tu orientée et pourquoi ?

Les premières semaines, j’ai pris le temps de découvrir les îles de Hong Kong et Macau, comprendre les modes de fonctionnement d’une mégalopole, prendre mes marques, faire mes démarches administratives et trouver un appart. Une fois à l’aise avec tout ça, je me suis lancée dans mes recherches d’emploi. Venir à Hong Kong représentait pour moi l’opportunité de développer ma carrière en Asie, dans un environnement totalement étranger et de travailler différemment. Je cherchais donc un job dans mon domaine, en tant que Responsable Marketing, mais cela n’a pas été des plus simples… En effet, à Hong Kong, on doit créer les opportunités parce qu’il y a énormément d’expatriés qui sont là pour les mêmes raisons que toi et surtout il y a une vraie force du networking (moins marquée en France). Il faut être proactif si tu veux trouver un job, il ne faut pas se contenter de répondre à une annonce. LinkedIn et les soirées networking deviennent tes meilleurs amis ! Un fait très marquant à Hong Kong et en Asie en général, il y a un vrai « cérémonial » de la business card. Dès que tu rencontres quelqu’un, il va te demander d’où tu viens, ce que tu fais et va te donner sa carte de visite. Donc bien sûr, l’une des premières choses à faire en arrivant à Hong Kong, c’est te créer une carte de visite ! De même, il ne faut pas hésiter à contacter des personnes via LinkedIn et proposer une rencontre. Tu seras agréablement surpris car nombreux sont ceux qui vont te répondre, te proposer d’aller boire un café ou de déjeuner. Cela ne veut pas dire qu’ils vont te proposer un job, mais ça te permet d’élargir tes contacts et donc tes opportunités. Pour ma part c’est ainsi que ça a fonctionné. J’ai d’abord travaillé en tant qu’Assistant Manager dans un restaurant/épicerie fine français pendant 3 mois. J’ai eu l’opportunité de mieux comprendre le marché et j’ai rencontré des personnes qui m’ont permis de rencontrer d’autres personnes qui potentiellement avaient des opportunités d’emplois dans mon domaine. J’ai par la suite décroché un poste de Responsable Marketing pour un groupe de start up français, une superbe expérience !

 

Si tu as rencontré des difficultés pour trouver un job, explique-moi les raisons.

On ne peut pas vraiment dire que j’ai rencontré des difficultés à trouver un job car ça a été plutôt simple pour mon premier emploi : j’ai répondu à une annonce Facebook, j’ai eu un entretien et j’ai été embauchée. Par contre, ça a été plus difficile de trouver un poste de Responsable Marketing, pour deux raisons : la concurrence est coriace et la pratique du mandarin / cantonais est de plus en plus prérequis à l’embauche. Par ailleurs, il a fallu que je revois comment rendre mon profil attractif sur ce marché. La vie étant très chère à Hong Kong (notamment les loyers), si tu ne trouves pas rapidement de job, ça peut vite devenir compliqué. Certains domaines embauchent beaucoup plus que d’autres, par exemple en Finance, Food & Beverages (Vins & Spiritueux, Hôtellerie/Restauration) et Design. Il ne faut pas hésiter à aller aux événements de networking, à sortir avec tes colocs, à utiliser les réseaux sociaux, qui sont très puissants là-bas, car c’est une opportunité de rencontrer un maximum de gens et de multiplier les chances de trouver le job souhaité.

 

Quel était le salaire proposé par ton/tes employeur(s) et le nombre d’heures prévu dans ton contrat ?

Pour mon premier emploi d’Assistant Manager en restaurant/épicerie fine français, j’étais à 15 000 HKD pour 5 jours de travail/semaine, 12h/jour, avec 2 jours off consécutifs en semaine et 12 jours de vacances/an.

Pour mon second job de Responsable Marketing, j’étais en salaire évolutif, à 5 jours de travail/semaine, off en week-end et jours fériés, 3 semaines de vacances/an.

 

Enfin que penses-tu du PVT à Hong Kong sachant que le PVT signifie permis VACANCES-TRAVAIL. Le recommandes-tu à des voyageurs ? Ou plutôt à quelqu’un à la recherche d’une éventuelle expatriation sur du moyen / long terme ?

Pour ma part le PVT Hong Kong représentait l’opportunité de travailler dans mon domaine de compétence. Je le voyais plus comme un premier pas à l’expatriation moyen/long terme grâce à la facilité d’être embauchée avec ce type de visa, puis de transformer le PVT en working visa permanent. Je le conseille vraiment à ceux qui souhaitent tenter l’expatriation, c’est une bonne option pour se laisser le temps de voir si on pourrait s’y projeter à plus long terme. Et cela n’empêche pas de voyager en Asie car Hong Kong est super bien situé et les liaisons avec les pays alentours sont bien desservies.

Grand Bouddha Hong-Kong


DUT Science et génie des matériauxMaxime, 29 ans
Étude : diplômé d’un DUT Science et génie des matériaux et d’un Master en Commerce
Dernier emploi : Technico-commercial sédentaire dans une PME industrielle

 

As-tu recherché un job dans ton domaine en arrivant à Hong Kong ? Si non, vers quel domaine t’es-tu orienté et pourquoi ?

À mon arrivée, j’ai rencontré une personne du service recrutement de la chambre de commerce française. La chambre de commerce agît comme « agent de placement » à Hong Kong. Elle reçoit des offres d’emploi et fait passer les entretiens préalables. La seule offre qui m’a été proposée était en logistique. Il n’y avait aucune offre correspondant à un profil technico-commercial. J’ai également eu des entretiens avec des agences de recrutement comme par exemple Adecco.

Il y a plusieurs barrières à l’emploi. La première est la langue, de nombreux postes exigent de parler cantonnais ou mandarin et l’anglais n’est pas toujours suffisant.

Il y a ensuite la concurrence. Comme toute mégalopole, les entreprises ont pour chaque poste un nombre important de candidatures. Il faut savoir se démarquer, démontrer sa valeur ajoutée et que vous êtes le meilleur pour le poste, ce que j’ai n’ai pas réussi à faire dans certains cas.

L’autre difficulté est l’obtention d’un visa permanent, c’était mon objectif car le PVT ne permet de travailler que 6 mois pour une même entreprise. Pour obtenir ce visa, l’entreprise doit à la fois prouver qu’elle n’a pas réussi à trouver à candidat local et offrir un niveau de salaire élevé (pour prouver que vous êtes un profil recherché à Hong Kong).

Pendant ma recherche d’emploi, j’ai commencé à travailler dans des restaurants pour m’occuper et éviter de trop puiser dans mes réserves, tout d’abord à plein temps chez BAM, un concept store français – fuyez cet endroit ! – mais avec environ 60 heures de travail par semaine cela ne me laissait pas suffisamment de temps pour les recherches.

J’ai donc démissionné puis trouvé quelques semaines plus tard un poste dans une start-up. Cette dernière souhaitait créer une plateforme de commerce pour l’industrie lourde. Ça n’a pas collé pour plusieurs raisons. Je suis donc retourné travailler en restauration, cette fois chez Knead, un fast food / café tenu par une Australienne et une Hollandaise. C’était un part-time, donc libre à l’entreprise de m’embaucher quand elle en avait besoin et libre à moi de donner mes disponibilités pour travailler. J’ai beaucoup apprécié cette expérience, et j’ai travaillé pour elles jusqu’à la fin de mon PVT tout en continuant à chercher du travail à côté, sans succès pour les raisons évoquées précédemment et dans ma réponse suivante.

 

Si tu as rencontré des difficultés pour trouver un job, explique-moi les raisons.

On dit qu’à Hong Kong, la recherche d’emploi passe par le réseau. Il faut participer à des événements, rencontrer des gens susceptibles de t’aider à trouver un emploi. Pour certains, cela passe par les amis, d’autres utilisent Linkedin, et contactent les personnes en poste dans les entreprises qui les intéressent. Je pense que je n’ai pas réussi à créer un réseau professionnel pour générer des opportunités. J’ai passé trop de temps à répondre à des offres d’emploi, parfois trop éloignées de mes compétences.

Un autre point était mon niveau d’anglais. Il n’est pas mauvais mais je me suis retrouvé en difficultés lors de certains entretiens d’embauche.

Les offres dans le domaine technique / industriel sont plus rares à Hong Kong. L’économie est surtout basée sur la finance, le luxe et la construction.

Enfin, il est préférable de savoir exactement quel métier on souhaite exercer, quelle mission concrète on est capable de réaliser. Cette année de PVT a fait naitre des doutes chez moi.

 

Quel était le salaire proposé par ton employeur / tes employeurs si tu as eu plusieurs jobs et le nombre d’heures prévu dans ton contrat ?

Mon salaire plein temps en restauration s’élevait à 13 000 HKD (1560 €) / mois pour 60 heures par semaines. C’est très faible lorsqu’on compare avec le coût des loyers. Le salaire en part-time était à 60 HKD / heure (7.2 €).

Les salaires des offres pour lesquelles j’ai passé des entretiens se situaient entre 17 000 HKD et 20 000 HKD.

 

Enfin que penses-tu du PVT à Hong Kong sachant que le PVT signifie permis VACANCES-TRAVAIL. Le recommandes-tu à des voyageurs ? Ou plutôt à quelqu’un à la recherche d’une éventuelle expatriation sur du moyen-long terme ?

La plupart des personnes venant en PVT à Hong Kong viennent chercher un travail dans leur domaine de compétence, pour une expatriation à moyen terme et non pour faire des petits jobs. Ces derniers ne permettent pas de vivre confortablement à Hong Kong, ils suffisent seulement à payer le loyer et les dépenses quotidiennes. J’ai eu la chance de venir avec ma copine à Hong Kong (qui elle est en VIE), notre logement était donc pris en charge par son entreprise. Sans cela, financièrement, je n’aurais tenu que quelques mois à Hong Kong.

Je recommande vivement cette destination aux personnes souhaitant réellement s’expatrier (court moyen ou long terme) et non alterner voyage et travail. La ville offre un cadre de vie dépaysant, un mélange de modernité et de quartiers encore préservés. La nature est très présente sur le territoire de Hong-Kong. Le week-end, il est possible de pratiquer la randonnée ou de se rendre sur une des nombreuses plages.

Pour conclure, s’expatrier à Hong Kong est une expérience inoubliable. Mais pour que cette expatriation soit réussie, il est préférable que vous ayez le plus de chances de votre côté. Tout d’abord, une expérience et des compétences recherchées à Hong Kong, un niveau d’anglais professionnel (cantonnais ou mandarin sont de plus en plus indispensables). Enfin, connaître votre plus-value sur le marché de l’emploi pour faire la différence avec un local et développer votre réseau professionnel.

Territoire de Hong-Kong


Master en global designAnne, 28 ans
Étude : diplômée d’un BTS communication visuelle et d’un Master en global design
Dernier emploi : Graphiste freelance (un an et demi) et en agence (un an et demi)

 

As-tu recherché un job dans ton domaine en arrivant à Hong Kong ? Si oui, as-tu rencontré des difficultés pour trouver ? Si non, vers quel domaine t’es-tu orientée et pourquoi ?

J’ai quitté mon agence pour partir vivre en Asie. Je visais Hong Kong, Shanghai, Singapour… Comme Hong Kong possédait le PVT, je me suis dit que ce serait plus simple d’aller là-bas dans un premier temps. Je savais qu’en ayant un peu de diplôme, d’expérience, dans un marché en pleine expansion je m’en sortirais. Enfin, je savais qu’il y avait beaucoup de Français et de startup donc j’étais persuadée de m’en sortir. J’ai trouvé un taf en une semaine, dans une agence vraiment chouette. J’ai réalisé que j’étais vraiment chanceuse parce que mon profil pouvait me permettre d’obtenir un visa travail (visa permanent). Les entreprises reconnaissaient le travail des graphistes occidentaux, et c’est vraiment la première fois de ma vie que ça a été aussi simple !

 

Quel était le salaire proposé par ton employeur / tes employeurs si tu as eu plusieurs jobs et le nombre d’heures prévu dans ton contrat ?

Ma boite m’a payé 18 000 HKD les 2 mois d’essais puis 21 000. J’étais sous-payée par rapport à « ma valeur » sur place, mais mon agence était vraiment particulière, on avait un système où tout le monde décidait et l’entrepreneur tranchait… Je n’étais pas dans la réalité hongkongaise où on bosse beaucoup et on peut ne pas être payé. J’ai déjà vu ça plusieurs fois… C’est une des raisons pour laquelle je n’ai pas changé de poste pour être mieux payée : je ne voulais pas travailler plus de 40h sans être parfois payée.

 

Enfin que penses-tu du PVT à Hong Kong sachant que le PVT signifie permis VACANCES-TRAVAIL. Le recommandes-tu à des voyageurs ? Ou plutôt à quelqu’un à la recherche d’une éventuelle expatriation sur du moyen-long terme ?

J’ai vraiment adoré cette expérience, je pense que Hong Kong n’attire de toutes façons pas n’importe qui mais il faut vraiment savoir avant de venir qu’on ne peut pas facilement se créer une bulle de confort. Il faut aimer sortir et rencontrer des gens car c’est indispensable pour trouver du travail ou un appart. Ça peut être génial pour un projet pro et évidement ça permet de voyager en Asie. Je suis aussi allée en Thaïlande, aux Philippines, à Taiwan, en Chine… mais puisqu’il faut beaucoup gagner sa vie pour poser sa valise, on passe beaucoup de temps à penser au travail et sa fin de mois, donc si on bosse beaucoup on peut moins voyager… Mais j’ai trouvé qu’un an sur Hong Kong n’avait pas été de trop pour découvrir la ville, son histoire, sa relation avec l’Asie, tester le travail sur place, s’y faire des amis… c’est finalement plus une vie d’expat qu’un voyage comme peut l’être un PVT en Australie. Mais si je compare à ma situation actuelle en France, oui j’ai vraiment vécu un an de « vacances travail » puisque tous les week-ends, je faisais un hike, un détour par la Chine… J’ai plus profité de mon immersion qu’essayer de m’y installer.

Pour conclure, je dirais que Taiwan serait peut-être plus intéressant que Hong Kong pour découvrir et voyager en Asie avec un PVT car moins cher et plus immersif, moins grouillant d’entrepreneurs de projets de finance. On peut y apprendre le chinois, poser son sac et voyager autour comme ce qu’on peut souhaiter faire en arrivant à Hong Kong alors que HK offre un goût de la vie d’expat, parfois de riche expat, plus qu’une expérience back-packer.

Statue bouddha Hong-Kong


Licence mediation culturelleJulia, 27 ans
Étude : diplômée d’une Licence médiation culturelle et d’un Master métiers du livre
Dernier emploi : Assistante de production pour l’association Paris bibliothèques, à Paris

 

As-tu recherché un job dans ton domaine en arrivant à Hong Kong ? Si oui, as-tu rencontré des difficultés pour trouver ? Si non, vers quel domaine t’es-tu orientée et pourquoi ?

J’ai quitté mon job pour venir en PVT à Hong Kong. Ce n’était pas mon premier choix mais comme je n’avais pas obtenu mon visa pour le Canada, j’ai choisi Hong Kong.

J’ai cherché dans la culture en arrivant, mais c’était très difficile, il fallait parler cantonais / mandarin souvent. J’ai commencé à travailler dans un magasin de meubles, dont je me suis fait virer au bout d’un mois par mon boss dépressif et instable, une aventure que je relate dans mon blog. Suite à ça, je me suis concentrée sur les cours particuliers de français, puisque j’avais déjà travaillé en tant que tel auparavant, c’était mon meilleur pari.

J’ai mis la culture de côté pendant un temps, puis j’ai trouvé quelques missions dans ce domaine : j’ai travaillé pour la foire d’art contemporain Art Basel, et pour une exposition d’art consacrée aux tableaux de Joan Cornella. Parallèlement à ça, je travaillais comme photographe indépendante et guide touristique.

 

Quel était le salaire proposé par ton employeur / tes employeurs si tu as eu plusieurs jobs et le nombre d’heures prévu dans ton contrat ?

Pour les salaires et les horaires, c’est assez compliqué, étant donné que j’ai fait plein de boulots différents dont certains en free-lance. J’avais un revenu ultra fluctuant et c’était plutôt tendu pendant tout le PVT. Ma seule règle était d’avoir toujours un loyer de côté, donc à peu près 6 600 HKD d’avance chaque mois.

 

Enfin que penses-tu du PVT à Hong Kong sachant que le PVT signifie permis VACANCES-TRAVAIL. Le recommandes-tu à des voyageurs ? Ou plutôt à quelqu’un à la recherche d’une éventuelle expatriation sur du moyen-long terme ?

Enfin, oui oui oui je recommande un PVT à Hong Kong, certes c’est dur, surtout financièrement, le climat est difficile, les gens arrivent et repartent et/ou sont de passage, on a l’impression que rien ne dure mais c’est une ville d’opportunités, où tout peut arriver. On ne sait jamais qui on va rencontrer, il y a des gens qui sont prêts à vous donner une chance. C’est beaucoup moins cloisonné qu’en France. Et puis c’est une ville charismatique, avec une énergie folle. Et même quand on n’a pas beaucoup d’argent, il est possible de voyager un peu – j’avais réussi à me payer Noël à Bali et quelques jours à Pékin.

 

Comment s’est terminé ton PVT à Hong Kong ?

Le PVT s’est soldé par une opportunité inattendue pour moi, puisque j’ai trouvé un travail à plein temps, dans mon domaine, alors que mon visa expirait. Je m’apprêtais à rentrer en France, après avoir cherché du travail tout l’été pour pouvoir rester, sans succès. Et là, voilà qu’une offre qui correspond parfaitement à mes compétences et qualifications apparaît… c’est comme ça que je suis devenue responsable de la médiathèque de l’Alliance Française ! Je suis ravie et parfois toujours incrédule d’avoir trouvé un travail que j’aime tant, dans une ville qui semble pourtant si peu prometteuse pour les professionnels de la culture.

 

MERCI À TOUS LES 4 !

J’espère que ces témoignages vous auront aidé à y voir plus clair. Le PVT à Hong Kong est loin de l’image qu’on a du PVT. Sachez que vous n’irez pas cueillir des fruits pendant 3 mois pour vous offrir 1 mois de road trip. Je vous aurais prévenu 😁