Initiation au muay-thaï (boxe thaï)

Lors de mon séjour en Thaïlande, et plus spécifiquement lors de mon passage à Chiang Maï, je me suis intéressée de près au muay-thaï – boxe thaïlandaise – pour deux raisons. Tout d’abord parce qu’il me semblait important de découvrir cette discipline qui occupe une place conséquente dans la culture thaïlandaise, ensuite parce qu’en tant qu’ancienne taekwondoïste j’étais curieuse de découvrir ce sport qui a la réputation d’être une pratique violente où tous les coups sont permis – ce qui est faux.

Thapae Boxing Stadium

Le muay-thaï est très présent à Chiang Maï et pour cause, 4 stades ou plutôt 4 rings y sont présents :

– Kawila Boxing Stadium – fermé pour travaux
– Kalare Stadium
– Thapae Boxing Stadium
– Loy Kroh Entertainment Complex

À chaque stade correspondent des jours de représentation différents. Les tarifs varient de 400 bahts (10€) à 600 bahts (15€) pour une place VIP. Il n’est pas nécessaire de réserver à l’avance, vous pouvez acheter les tickets directement sur place. Avec un joli sourire, vous pouvez négocier une place VIP à 500 bahts (12,50€).

Nous avons choisi le Thapae Boxing Stadium car une Française était censée combattre le vendredi soir – publicité mensongère pour attirer les touristes, elle était aussi française que je suis thaïlandaise. Ce ring est situé en plein cœur du quartier touristique, juste à côté de la célèbre Tapae Gates. Le vieil hangar qui sert de salle est tout ce qu’il y a de plus authentique. Plusieurs bars entourent le ring, les structures sont légèrement douteuses, les spectateurs fument, boivent, parient, crient.

Le combat est précédé par le ram-muay et le wai-khru, une danse rituelle assez marrante quand on n’en connaît pas la signification. Elle se pratique de manière individuelle, chaque boxeur effectue sa propre chorégraphie plus ou moins longue et qui peut être propre à son école ou à son style de muay-thaï. Ce rituel permet de s’approprier la protection des esprits et sert d’échauffement. Le boxeur porte le mongkon autour de la tête pour marquer la tradition du peuple Tai et entre autres, manifester le respect qu’il porte à son entraîneur. Il l’aiderait aussi à optimiser sa perception mentale.

Le combat se déroule en cinq rounds de trois minutes avec deux minutes de repos entre chaque round. Un petit orchestre composé d’un tambour, d’une cymbale et d’un hautbois nasillard, rythme les différentes manches du combat – il résonne encore dans ma tête.

Les coups autorisés sont les suivants : coups de poing, de coude, de genou et de pied. Les corps-à-corps peuvent être assez longs – au début les adversaires s’enlacent puis très vite ils se donnent des coups de genou. Ils se terminent par une projection d’un des boxeurs ou l’interruption de l’arbitre.

Les combats sont dans l’ensemble assez bons. Nous assistons à de très belles performances pour certain(e)s dont plusieurs KO – impressionnant à voir. 3 combats de femmes et 3 combats d’hommes entrecoupés d’un combat spécial connu sous le nom de « combat de l’humour noir ». Ce peut être un combat de nains, combat à l’aveugle ou un combat de ladyboys. Nous avons eu droit au combat à l’aveugle. Quésaco ? Une dizaine de boxeurs se tapent dessus – ou tapent dans le vide – les yeux bandés. Marrant mais légèrement ridicule comme vous pouvez le constater.

J’ai appris récemment que le Thapae Boxing Stadium n’était pas le meilleur endroit pour assister à de vrais combats de boxe, qu’il était plutôt réputé pour proposer des semblants de combats pour touristes. Du coup j’imagine ce que doit être un vrai combat de boxe… Apparemment le Kawila Boxing Stadium est LE stade si vous souhaitez voir un vrai match de muay-thaï dans une ambiance authentique. Malheureusement, il est actuellement fermé pour travaux.
Si vous souhaitez éviter les problèmes, attention à ne pas vous laisser entraîner par les Thaïs à parier sur un combattant. Ils sont très mauvais joueurs.

Muay-Thaï class

Lors de mon premier voyage en Thaïlande, je n’avais pas eu l’occasion de prendre un cours de boxe thaï – shame on me. Cette fois, il était hors de question que je passe à côté de cette expérience. Nous avons pris un cours de 1h30 au Skykick Muaythai Gym, une salle située au-dessus d’un café. Nous avons été accueillis par Elbow, Ton et Tan -sans rire.

Nous avons commencé par 5 minutes d’étirements et 5 minutes de cardio sur un pneu – oui, ils nous ont fait sautiller sur un pneu. Nous avons commencé notre initiation par l’apprentissage des mouvements sans gants, garde (position des mains et déplacement des pieds), coup de poing, coup de coude, coup de genou, coup de pied, le tout pendant 30 minutes. S’en sont suivies 20 minutes d’apprentissage de différentes combinaisons de mouvements avec gants. Après une courte pause, nous avons fait 2 x 5 minutes de sac suivi de 2 x 5 minutes d’enchaînements dictés. Le cours s’est terminé comme il avait commencé, par 5 minutes d’étirements et une séance photo pour la page Facebook d’Elbow.

Même si la boxe thaï n’est pas un sport que je pratiquerais régulièrement, je dois quand même avouer que ce cours m’a fait un bien fou. J’avais, à ce moment-là, besoin de me défouler, d’évacuer le stress et les tensions. Il m’a aussi rappelé ce que j’aimais dans la pratique du Taekwondo, la concentration (vision de jeu, prise de décision adéquate et rapide, intelligence de jeu), la détermination et l’habileté technique (la souplesse, la vitesse, la puissance) que je n’ai pas complètement perdu, ouf. Enfin, la souplesse s’en est allée…

INFOS UTILES

SKYKICK MUAYTHAI GYM, floor 2, Ratchamanka Road, Chiang Mai, Thaïlande | Ouvert du lundi au dimanche, 9:00, 10:30, 12:00, 13:30, 15:00, 16:30, 18:00 | 500 bahts, environ 12,50€

Je vous recommande vivement d’essayer, que vous soyez ou non amateur d’art martial et de sport de combat. Le muay-thaï fait réellement partie de la culture thaïlandaise, je pense donc qu’il est important de s’y intéresser. Il faut savoir que la boxe thaï est un marché très lucratif en Thaïlande, générant une économie non négligeable pour le pays. Elle permet à de nombreux pratiquants, athlètes (même très jeunes), entraîneurs, managers et promoteurs de gagner leur vie.